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Tous, promeneurs ou escaladeurs de montagnes, vous avez vu ce grand papillon blanc durant l’été. Son vol vif mais sans effort apparent attire l’œil. Porté par les courants ascendants des pentes fleuries ou des combes chaudes, il navigue sans cesse, les ailes en v dans la descente et plus planes lorsqu’il prend l’ascenseur des courants chauds.
Le Grand Apollon
Il s’appelle Parnassius apollo, hommage à la mythologie grecque et symbole de beauté. Son origine est loin dans l’Asie centrale où on trouvent ses frères et ses cousins. Il a colonisé toute l’Europe jusqu’au sud de l’Espagne, en profitant du recul des glaciers.
Le maître des montagnes
Son vol inlassable et très visible en fait l’emblème des montagnes où il règne sur les pentes de fin juin à septembre. Il vit en général au-dessus de 800 m et peut se rencontrer jusqu’à 2500 m dans les Hautes Alpes. Il habite tous les grands massifs montagneux de France mais le reboisement de certains de ses biotopes l’a fait disparaitre par endroit.
Un amateur de soleil
Il aime le soleil et ne vole que lorsqu’il brille. Un nuage le masque et aussitôt il se pose sur la première fleur venue, les ailes grandes ouvertes. Il préfère les centaurées ou les scabieuses. Le passant peut alors l’approcher et découvrir les magnifiques taches rouges vif, cerclées de noir de ses ailes. Sa chenille noire et orange aime aussi à se prélasser au soleil pour emmagasiner la chaleur nécessaire à son développement, avant d’aller dévorer les plantes grasses qui poussent sur les corniches rocheuses ou les anciens clapiers, l’orpin blanc. Vite, vite elle mange pour faire sa chrysalide en juin et libérer ensuite ce grand papillon qu’elle a construit.
Et le réchauffement
Le réchauffement des températures l’ont conduit à abandonner certaines localités trop basses devenues impropres à sa survie. Il s’élève donc, c’est constaté. Heureusement les Alpes lui offrent des possibilités pour survivre plus haut. Sa protection légale nationale et internationale n’est donc pas suffisante pour garantir sa survie. C’est à nous, observateurs admiratifs de ce voilier des cimes, de porter attention à nos constructions, à nos plantations et d’apporter notre pierre à la pérennité de ses populations.
JP Jaubert